Ênfin prêts !
Alerte ! Avis de tempête à la radio.
En l’attendant, on révise tout de l’avant à l’arrière, on vérifie que l’ancre est solidement amarrée à son ber ; on bouche l’orifice de la chaine et on en fixe le petit capot pour qu’il ne soit pas arraché par une vague.
On vérifie le serrage des capots. On arrime doublement le moteur hors- bord sur le balcon arrière, on refixe les planches à voile, bien calées entre les solides coffres de pontet le bastingage. On met des tapes sur les bouches d’aération ; on a saisi solidement le Zodiac sur le pont arrière ; on vérifie que tous les écoutes et autres cordages sont lovés et rangés correctement pour qu’ils ne se répandent pas sur le pont avec les trombes d’eau.
On range tout ce qui peut devenir un OVNI (objet volant non inventorié) dans un coup de roulis. On consolide les retenues des bouquins dans la bibliothèque
On pompe les fonds de la dernière douche sous les caillebotis, la dernière goutte dans les W.C. pour que l’eau ne déborde pas ; on ferme les vannes des toilettes et lavabos ; on ferme aussi les vannes des éviers de la cuisine qui, bien qu’au centre du bateau, risquent de refouler en cas de grande gite On cale toutes les bouteilles et les verres pour qu’ils ne tintinnabulent pas, il y aura assez de bruits dans la tempête pour ne pas encore en ajouter ! On vérifie que tous les placards sont bien fermées, après avoir vérifié qu’à l’intérieur rien ne puisse se déplacer On a nettoyé et rangé tout ce qui pouvait traîner en cuisine ou se renverser dans le frigo. On sort des provisions de bouche qui risquent d’être inaccessibles en cas de grand branle-bas, on les mets dans des bacs en plastique posés sur des tissus antidérapants. On fait du café, on le stocke dans le thermos bien attaché au cadre au dessus de la cuisine.
On enlève les tapis et on les place dans un coffre, on ficelle le banc du carré à la table pour qu’il ne risque pas de partir en bolide incontrôlable, on range à l’intérieur les coussins de pont et on les positionne derrière et sous la table pour qu’ils ne bougent plus.
Dans les cabines on accroche au plafond les toiles à roulis car, même si on ne s’ allonge pas dans les couchettes, elles retiendront les matelas. On installe des coussins sur les banquettes du Carré pour pouvoir s’allonger et se reposer tout en étant près du capot de sortie et prêts à sortir en vitesse.
On sort les cirés du placard pour qu’ils soient prêts à être enfilés. On sort les harnais de sécurité. On sue à l’intérieur car tout est fermé !
On a mis deux heures à faire tout cela et on entend enfin la diffusion du bulletin météo pour les précisions sur la tempête annoncée ….et on découvre que finalement qu’elle va passer – fort heureusement – à plus de 100 km de là où on est !