Dauphins
On peut naviguer pendant des jours sans voir un dauphin mais plusieurs fois ils ont apparus au moment même où je pensais à eux, de nuit ou de jour. Est-ce que l’on arrive à percevoir leurs ultra–sons sans les entendre réellement ? Leur sifflement qui ressemble au cri d’un petit oiseau à peine audible m’était-il parvenu sans que j’en ai eu conscience ?
Ceux qui nous aiment sont heureux comme des fous à jouer avec nous.
Ceux qui sont indifférents s’écartent sans hâte, en formant un cercle si on essaie de s’approcher d’eux , comme si on les dérangeait dans leur réunion.
La splendeur de les voir s’enfoncer à dix mètres de fond à travers la surface limpide et parfaitement immobile de l’eau. La joie de les voir nous regarder en se mettant sur le côté pour leur œil puisse nous voir, perchés dans le balcon avant, au-dessus d’eux ; On communique, c’est sûr ! Mon plus grand regret est de n’avoir jamais nagé avec eux !
Ils savent qu’on les admire et sont un brin cabotins. Ils n’apprécient pas les cris ou les rayons d’une lampe dans l’eau mais cependant, une nuit, l‘un d’eux s’est longtemps amusé à suivre les circonvolutions du rayon lumineux que je projetais dans l’eau en avant de lui ! C’est sûr qu’il s’amusait follement et relevait le défi !
Le meilleur souvenir est dans la mer des Antilles où nous descendions du Nord en ligne directe, vers Union Island, en pensant au large du chapelet d’îles et sans escale. Au petit matin le bateau surfant un peu sur les vagues par bon vent arrière, je mes suis trouvée à proximité d’un troupeau des centaines de dauphins de toutes sortes. Une multitude, c’était inouï ! Ils suivaient la même route, ils étaient à deux ou trois cents mètres sur ma gauche et émergeaient par séries de six ou huit, en accompagnant le mouvement des vagues.
Bien sûr, dès qu’ils m’ont aperçue, un groupe de juvéniles sans doute, est venu surfer avec le Saint-Graal. Je sentais leur excitation, mais j’étais à la barre avec vent arrière et pas question, sous peine d’empanner, de lâcher la barre pour aller les encourager à l’avant ! Cela a duré un bon moment.
Le gros de la troupe se rapprocha, j’eu l’impression que les adultes rappelaient les jeunes qui brutalement, inclinèrent leur route pour rejoindre le troupeau.
Et, stupéfaction ! L’un d’eux fit un saut vertical de plusieurs mètres et exécuta un salto, avant de replonger. Il me disait « On s’est bien amusés, au revoir ! »
Instantanément, toute la troupe disparut dans les profondeurs !